7 mai
Le soleil s’est levé ce matin et j’ai su que c’était aujourd’hui qu’il allait passer.
J’avais raison et à 9:30, il a sonné pour déposer un paquet. Le temps que j’attrape le fusil et que je sorte, il était presque à sa voiture. Il s’est retourné et a du croire que j’étais infecté, il est parti aussitôt sans écouter mon appel. J’ai essayé de courir après sa voiture en vain. Dans le colis, j’ai encore trouvé une rose fanée par le voyage sûrement. Et toujours aucun mot. Cette fois-ci, j’ai décidé d’aller cet après-midi au bureau de poste. Si je pars assez tôt, je devrais y être avant la nuit.
7 mai 23:30
J’avais tort. La nuit est tombée plus vite que prévu et il semblerait que je sois encore loin d’arriver au bureau de poste. J’avais retrouvé une vielle carte à la maison et j’ai bêtement cru que j’arriverai à faire 5km par heure. En vrai, le terrain est plus vallonné que je ne m’en rappelais et je me suis fait surprendre par un marais que j’ai du traverser. J’ai froid et je suis encore mouillé. Avec la nuit, les zombies sont bien évidemment sortis et je suis monté dans un arbre. Si je ne me suis pas trompé, il le reste encore 14km avant le village. Je ne sais pas si je ne devrai pas faire demi-tour demain. Dormir dans un arbre ne me dérange pas mais c’est quand même mieux à la maison.
8 mai 03:30
Une bande de zombies m’a repéré et j’ai du m’enfuir en sautant d’arbre en arbre. C’était horrible. J’ai perdu mes chaussures en m’échappant. J’ai couru pendant au moins 10 minutes dans le noir sans rencontrer aucun de ces monstres. L’un de mes assaillants était le facteur de ce matin et même si cela m’a surpris, cela pourrait signifier qu’il s’est fait attaquer de jour, ce qui n’est pas possible. J’ai trouvé un grand sapin isolé dans lequel je me suis réfugié. Il est seul au milieu d’une petite prairie. Il a sûrement été planté par un survivant, parce que les infectés ne s’aventurent pas en dehors des sous-bois.
8 mai 8:43
J’ai pu dormir d’un œil. Mon bippeur n’a pas sonné de la nuit et ce matin, aucune trace de mes poursuivants dans les bois alentours.
J’ai décidé de reprendre mon chemin vers le village. Je dois au moins les avertir de l’infection du postier.
Ce matin, le soleil réchauffe mes vêtements qui sèchent rapidement et marcher me fait du bien. J’ai un peu faim, ça j’avais surtout pris de l’eau et une barre que j’ai mangé hier. Qu’importe, savoir que je vais dans la bonne direction me rassure même si c’est pour retourner dans ce village où je ne préfère pas trop mettre les pieds.
8 mai 13:30
Je suis arrivé au village. Les regards méfiants, les conversations qui meurent sur mon passage me rappellent que je suis décidément toujours un paria même dans cette société ou la mort est devenue notre compagnon.
Le responsable de la poste a accueilli la nouvelle de la mort de son livreur avec froideur, comme s’il voulait rejeter sur moi la faute, alors que je n’y suis pour rien.
8 mai 18:30
Je suis enfermé chez le sheriff. Il est venu me cueillir pendant que je déjeunais au seul resto du patelin. Il a prétendu que le livreur avait été conduit dans une embuscade par ma faute.
8 mai 23:30
Je ne sais pas ce qui se passe dehors, mais il y a beaucoup de bruit en dehors de ma cellule. Le gardien m’a amené un maigre repas tout à l’heure ; il avait l’air complètement surexcité. Depuis j’entends des cris et des coups de feu dehors et aucun bruit dans la prison.
9 mai 2:30
Je m’étais enfin endormi malgré le tumulte dehors quand une énorme explosion a secoué la ville. Par la fenêtre haut perché de ma cellule, j’ai aperçu une énorme boule de feu et j’ai senti le souffle chaud sur mon visage. Il était presque brûlant. Ensuite le silence. J’ai peur, mes oreilles sifflent à cause du bruit et je ne sais pas ce qui se passe dehors.